L'expo photo "fière stupidité" à l'Espace Aragon à Villard Bonnot, c'est fini.
L'exposition fut visible du 15 octobre au 14 décembre 2010.
Les images exposées dans l'expo sont visibles dans la galerie temporaire (lien voué à disparaitre ou changer). Il y manque une image, c'est normal, elle n'était pas à l'expo.
L'idée de l'accrochage était d'avoir un espace fermé d'exposition inspiré de l'ambiance à l'intérieur de Rocheplane dégradé,
avec les photos de vandalisme tout autour du spectateur, créant un sentiment de malaise. La bâche posée au sol rajoute à ce sentiment
de malaise, en obligeant le spectateur à marcher dessus pour entrer dans l'espace (ou à se poser des questions et
trouver un autre moyen de rentrer, mais en tout cas marquer le pas).
Traces de l'expo :
Les tirages, impression directe sur aluminium 742 x 495mm, sont (encore) à vendre 200€ TTC.
Vous pouvez me contacter par téléphone au 06 74 36 93 36 ou via la page contact.
Accueil de murblanc.org. L'exposition reprend quelques photos de la série
état de sièges mais en introduit de nombreuses autres.
Se rendre à l'Espace Aragon à Villard Bonnot.
Les photos du centre de soins Rocheplane à Saint Hilaire du Touvet ont été faites quelques mois après sa fermeture fin 2008. Le terme abandon serait d’ailleurs plus approprié, le bâtiment n’est pas resté fermé bien longtemps...
Ses nouveaux visiteurs, car on ne peut pas réellement parler d’occupants, peuvent se classer en trois catégories : les récupérateurs, les vandales et les témoins.
Les premiers sont les plus visibles et sortent du bâtiment bras et chariots chargés de matériel qui s’entasse ensuite dans les véhicules. Si cette récupération est de fait du vol, elle a une utilité sociale et il est facile d'imaginer que tout ce qui n’est pas récupéré serait finalement perdu ou détruit.
La deuxième catégorie a fourni la matière à cette série de photos. Plus précisément, des vandales ont transformé la matière présente, une augmentation d’entropie par jet de chaises sur baies vitrées... Un jeu à somme nulle car rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Des questions demeurent sans réponse sur leurs motivations profondes.
Je me reconnais enfin dans la troisième catégorie, celle des témoins.
Dans ma déambulation photographique je ne touchais rien et ne mettais
rien en scène. Devenant quasi familier avec le paysage au fil des
visites, je le voyais changer. Ces objets en apparence inanimés
n’étaient pas des natures mortes et il n’était pas possible de refaire
une photo : les fauteuils, les éclats de lavabo, les débris de verre...
tout se déplaçait en mon absence.
Une autre force agissait, plus humaine celle-là, plus intérieure : la
peur de croiser les auteurs de ces mises en scène. Sans eau ni
électricité les longs couloirs étaient étonnamment silencieux. Les pas
et les bris de verre résonnent...
Un quatrième groupe est à l’origine de cet état de fait : ceux qui,
ailleurs, ont décidé de fermer ce centre de soins.
Leurs motivations s’inscrivent malheureusement dans l’air du temps.
Leur désinvolture aussi.
L’impact social de
la fermeture des papeteries de Lancey est bien réel. Le démontage du site semble
mieux géré qu'à Rocheplane et il n’a par conséquent pas été possible de pénétrer dans
les locaux pour les prises de vue. De nouvelles activités devraient
voir le jour sur le site avec l’espoir d’un nouveau commencement.
Cet espoir s’est peu ou prou éteint pour Rocheplane et les autres centres de soins
de Saint Hilaire du Touvet (dont le dernier a fermé en octobre 2010), destinés semble-t-il à devenir des tas de gravats au
dessus du plateau des Petites Roches.
Ilan Ginzburg