balises d'un voyage brutalement interrompu. lieux de passage se transformant en lieux du passage, de la mort. un voyage - une vie - se termine et un autre commence. d'un côté le creux, ceux qui ne sont pas arrivés, qui n'arriveront jamais, qui ne sont plus. de l'autre, ceux qui restent, qui attendent encore, qui n'attendent plus, la mémoire... leur vie continue.

en ces lieux, on s'arrête. symboles anonymes d'une tragédie souvent inconnue. on se projette, on imagine l'accident, on le reconstitue. on pense aussi aux victimes, un peu. survivre, mourir, perdre, reconstruire, ne plus être... on pense à soi, à ses proches, à sa propre mort, à la leur. laisserons-nous une trace ? savons-nous voir celles des autres ? quand tout sera fini, ne restera-t-il vraiment plus rien ?

en ces lieux, on passe. on ralentit parfois, le souvenir est diffus. tragédie immobile d'un autre, partie du paysage pour un temps. la vie continue, tournoyant autour. sommes-nous un temps immortels ?

ces photos résultent de mon interrogation face à ces lieux. interrogation personnelle sur ma propre mort - hypothétique mais tellement certaine - et sur le souvenir que je laisserai à mon départ. interrogation aussi sur cette nouvelle pratique qui intègre un peu (plus ?) les morts au monde des vivants.

ilan ginzburg, février 2004.

Note : ces "monuments" sont appelés "bornes de mémoire" en français et "roadside memorials" en anglais. Le nom espagnol d'origine est "descansos".

 
 
 

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